Ne plus prendre les choses personnellement

« Les quatre accords toltèques » – écrit par le chaman mexicain Don Miguel Ruiz

  1. Avoir la parole impeccable
  2. Ne pas en faire une affaire personnelle
  3. Ne pas faire de suppositions
  4. Faire de son mieux

Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles”. Don Miguel Ruiz

Pour « ne pas en faire une affaire personnelle », prenez conscience que vous n’êtes pas ce que les autres disent de vous.

La critique à votre égard (quelle soit positive ou négative) n’est que la projection de l’idée que l’autre se fait de vous, en fonction de sa propre réalité. Elle n’est en aucun cas une vérité absolue. Chacun de nous à sa propre réalité. Nous percevons tout ce qui nous entoure (le monde, la vie, les autres) selon notre modèle du monde, en fonction de notre propre construction.

C’est pourquoi il est important d’essayer de porter un regard différent sur ce qu’on vous dit. Car bien souvent, la personne qui vous critique, adresse inconsciemment cette même critique à une partie de son histoire ou à elle-même.

« Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous conduire à une compréhension de nous-mêmes. » – Carl JUNG

Effectivement, on peut dire que ce qui nous irrite ou nous déplaît chez l’autre, n’est que le reflet de ce qui nous déplaît chez nous-même ou de notre histoire personnelle.

Ne pas prendre les choses personnellement, c’est rendre à autrui ce qui lui appartient, et vous libérer d’un poids qui ne vous concerne pas, que vous n’avez pas à porter.

De la même manière qu’il faudrait savoir ne pas prendre la critique personnellement, nous devrions aussi accepter que tout ce qu’il se passe autour de nous ne soit pas forcément de notre fait, ou une réponse à nos actions.

Imaginons que vous proposiez à un ami de vous voir pour un dîner ensemble demain et qu’il vous réponde « non » ; vous allez vous demander pourquoi ? Pourquoi ce refus ? N’a-t-il pas envie de me voir ? Qu’ai-je fait de mal ? M’en veut-il pour quelque chose que j’aurais dit ou fait ?

C’est là une manière de prendre les choses personnellement.

Peut-être que son refus n’a rien à voir avec vous. Peut-être qu’il n’est pas disponible ce jour-là, peut-être a-t-il déjà quelque chose de prévu, peut-être n’a-t-il pas eu le temps de vous répondre en vous donnant plus de détails, peut-être ne sait-il pas encore quand il sera disponible pour vous proposer une nouvelle date, peut-être ne souhaite-t-il pas voir qui que ce soit demain parce qu’il est fatigué et/ou a besoin de temps pour lui. Il y a des tas de raisons possibles qui ne vous concernent pas, qui n’ont rien à voir avec vous et qui ne vous remettent pas en question.

Et si la raison qui le pousse à refuser votre invitation vous concerne, cela lui appartient de vous en faire part ou non. Rendez-lui la responsabilité de ce refus (c’est bien lui qui refuse de vous voir demain, pas l’inverse) et libérez-vous du poids des questions, qui vous remettent en cause, et dont vous n’avez de toutes façons pas les réponses dans l’instant.

Dans l’immédiat, ne partez pas du principe que c’est contre vous, ou qu’il ne tient pas suffisamment à vous pour avoir envie de vous voir. Vous n’en savez rien. Vous le saurez peut-être plus tard et là vous pourrez clarifier la situation avec lui. En attendant, libérez-vous de ces tracasseries qui ne vous rendent aucun service.

Et même mieux, ne supposez rien comme le suggère le 3e accord. Son refus lui appartient à lui, qu’il sache consciemment ou que cela ait un sens inconscient, ce refus lui appartient et lorsqu’il vous est adressé, il est très certainement également à votre service (au moins inconsciemment). Alors peut-être vous avez meilleur temps de découvrir ce que ce refus permet de se faire, quels autres possibles il vous offre.

 

Prendre les choses personnellement est assez commun et n’affecte pas uniquement les personnes qui ont peu de confiance en elles. Ces émotions nous viennent généralement de notre enfance ; durant des années (surtout les premiers mois), nous avons été le centre d’attention de quelqu’un (la/les personnes qui se sont occupées de nous étant bébés et enfants). Un autre humain a été présent pour répondre à l’ensemble de nos besoins ; il a agi pour nous, en réaction à nos besoins et nos agissements. La majorité de ses faits et gestes ont été rythmés par nous, nos besoins et/ou nos envies.

Quelque chose en nous a enregistré que nous étions en quelques sortes « le centre du monde » et que tout ce qu’autrui fait vis-à-vis de nous / en rapport avec nous, nous concerne forcément. A un certain niveau, on pourrait même dire qu’il était vital pour nous que « l’autre » réponde rapidement et positivement à nos sollicitations. Cette connexion neuronale qui nous faisait instinctivement attirer « l’autre » à nous, dont la persistance lors de l’autonomisation nous conduirait dans un jeu de pouvoir dangereux, a peut-être lieu d’être remplacée, modifiée, transformée.

Rendre aux autres ce qui leur appartient, c’est se libérer de poids qui ne sont pas les nôtres, c’est renoncer au pouvoir que nous avons sur eux, reprendre du pouvoir sur notre vie et gagner en liberté.

Ne faites pas plus une affaire personnelle des difficultés des autres, vous ne leur ôterez pas leurs maux mais vous allez vous en charger. Leur rendre leurs stress c’est leur permettre de transformer leur plomb en or. Cela n’empêche pas de venir en aide, d’être compatissant et solidaire.

Cet ami a peut-être envie de vous voir, c’est votre ami. Mais pas demain, c’est tout. Son refus le concerne et ce en quoi cela vous concerne est certainement bien plus positif que ce que vous pourriez imaginer…