« Aller voir un psy » ; j’ai toujours perçu cette phrase avec une connotation négative.
J’étais comme la plupart des gens, « aller voir un psy » était pour moi inenvisageable. Non, en fait, je l’avais envisagé. Ça me semblait plutôt inapproprié.
De tout mon entourage, seule l’une de mes amies était aller consulter. Quand elle m’en parlait, je trouvais tout cela bien trop abstrait, déconnecté de la réalité, de ma réalité.
Pourtant, je n’étais pas heureuse.
Je savais qu’on pouvait avoir des hauts et des bas dans la vie, mais pendant toute une période de ma vie, je n’allais pas bien, très souvent, presque tout le temps. Je n’allais pas vraiment mal, mais je n’allais pas bien non plus.
Et je me répétais souvent « Tu iras voir un psy quand, vraiment, ça n’ira plus ».
La psychothérapie était pour moi le tout dernier recours. Je me disais que j’y songerai réellement quand vraiment, vraiment, ça n’irait plus.

Dans mon esprit, la psychothérapie était appropriée pour des personnes très dépressives ; je croyais encore qu’il y existait des degrés, des niveaux de mal-être.
Ou bien pour des personnes avec des problèmes notables : une addiction, une phobie, un événement particulièrement traumatisant, …
C’est bien le cas, elle est appropriée pour ces personnes. Mais elle n’en est pas moins appropriée pour toute personne qui ressent un mal-être, quel qu’il soit, ou qui souhaiterait simplement mieux se vivre.
Comme signe du hasard, de l’univers, de Dieu, j’ai récemment rencontré un thérapeute dans un cadre professionnel. Le but était que nous travaillions ensemble et pour cela j’avais besoin de m’ouvrir à son domaine.
J’ai eu l’opportunité de découvrir la psychothérapie, sans séance ou consultation personnelle. Nous avons simplement échangé à propos des divers maux qui peuvent être traités, ainsi que des outils et principes qu’il utilise : la psychogénéalogie, la bionalaogie, la PNL, …
Cette découverte m’a permis de mieux comprendre le rôle d’un thérapeute, et de comprendre que jusqu’à alors, je m’étais trompée. Au fil des échanges, mon esprit s’est ouvert et je me suis aussi découverte moi-même.
A travers ses explications – qui n’étaient pourtant pas personnalisées – je suis parvenue à mieux me comprendre, me connaître et surtout à mieux m’aimer.
En apprenant à m’aimer, j’ai eu envie de me sentir mieux, d’être heureuse, et surtout de m’aider à l’être.

J’ai aussi appris à voir les choses, la vie, mes relations, mes attitudes, mes réactions, les événements, sous un tout autre angle de vue.
Et c’est à travers ces apprentissages que j’ai compris toute l’utilité du thérapeute.
J’ai songé que lorsque j’avais mal au dos, je prenais rendez-vous chez mon ostéopathe. Pourquoi lorsque que je ressentais un mal-être, je n’avais jamais pris de rendez-vous avec un thérapeute ? Parce que j’avais des à priori, parce que j’avais honte de me dire que j’avais besoin de l’aide d’un professionnel pour me sentir mieux. Je n’ai pourtant jamais eu honte d’aller voir mon ostéopathe…
La douleur psychique, morale, mentale, n’est pas moins importante que la douleur physique et elles sont parfois intimement liées…
Ne dit on pas « en avoir plein le dos », « je suis le pilier de la famille », « je porte tout sur mes épaules », « se casser les reins », etc. (pour ne reprendre que certaines expressions liées au dos) peut-être notre inconscient révèle-t-il à travers ces mots comment les maux se sont inscrits dans notre corps et qu’à partir de cette prise de conscience, certaines choses peuvent être « déposées », « rendues », « transformées » ou remplacées par une structure plus constructive, positive et utile pour nous même comme pour notre environnement.
Aujourd’hui, je me sens prête à consulter un psychothérapeute : pour aller encore mieux, aller vraiment bien, physiquement, moralement et émotionnellement, m’aider moi-même à être heureuse.
Pourtant je ne suis pas seule, j’ai un entourage bienveillant qui serait prêt à m’aider. Mais tout comme je sais qu’une amie n’est pas en mesure de régler mes maux de dos, elle n’est pas non plus en mesure de régler mon mal-être.
Un thérapeute n’est pas un magicien, il ne règle pas tout. D’ailleurs, lui ne règle rien, c’est nous qui réglons les choses en nous.
Lui oriente, pose les questions que notre mental peut refuser de se poser, il propose des « exercices » pour faciliter les transformations, propose d’autres interprétations de certaines de nos pensées, attitudes, habitudes, … Il nous accompagne et nous guide pour que nous puissions trouver les solutions, défaire peu à peu les nœuds enregistrés dans les tissus de notre esprit.
A présent, pour moi « Aller voir un psy », c’est simplement vouloir me sentir mieux.
Et je ne vois vraiment plus ce qu’il peut y avoir de négatif à propos de cela.